vendredi 29 mars 2013

Ma lecture n° 9 : "Des fleurs pour Algernon"

KEYES (D.), Des fleurs pour Algernon,
J'ai Lu, 1972


QUATRIÈME DE COUVERTURE

Algernon est une souris de laboratoire dont le traitement du Pr Nemur et du Dr Strauss vient de décupler l' intelligence. Enhardis par cette réussite, les deux savants tentent alors, avec l'assistance de la psychologue Alice Kinnian, d'appliquer leur découverte à Charlie Gordon, un simple d'esprit employé dans une boulangerie.
C'est bientôt l'extraordinaire éveil de l'intelligence pour le jeune homme, il découvre un monde dont il avait toujours été exclu, et l'amour qui naît entre Alice et lui achève de le métamorphoser.
Mais un jour, les facultés supérieures d'Algernon déclinent, commence alors pour Charlie le drame atroce d' un homme qui, en pleine conscience, se sent retourner à l' état de bête...


COMPARAISON

PAGE (M.), Comment je suis devenu
stupide
, J'ai Lu
Ce roman m’a fait penser à un autre roman, que j’ai lu dans le cadre du cours de français de Madame Muselle : Comment je suis devenu stupide. Ici, Charlie Gordon, jeune apprenti boulanger et arriéré mental, est choisi comme cobaye humain après essai concluant sur une souris appelée Algernon pour une expérience assez particulière : une opération du cerveau qui doit permettre d’augmenter ses facultés mentales. L’opération réussit, et Charlie accumule de nombreuses connaissances, mais il s’éloigne de ceux qu’il pensait être ses amis et a du mal à s’en faire de nouveaux : sa vie sociale est un échec, car il est obsédé par sa vie antérieure et ne possède pas la maturité affective suffisante. Dans Comment je suis devenu stupide, Antoine en a assez d'être intelligent car il est persuadé que cela le rend malheureux : il passe son temps à réfléchir à propos de tout et de rien et cela l'empêche de profiter de la vie.
              
Dans ces deux romans, non seulement il est question de la recherche du bonheur par le biais des capacités intellectuelles – même si nous avons affaire à des volontés contraires : Antoine désire devenir stupide pour arrêter de penser et être heureux en se satisfaisant de chaque petite chose de la vie, et Charlie, lui, voudrait devenir intelligent pour faire plaisir à ses parents et pour enfin les rendre fiers –, mais il est également question de l’importance de la vie sociale. En effet, Antoine est entouré de vrais amis avec qui il partage des points communs et qu’il retrouve fréquemment pour discuter, manger un bout, boire un verre, etc. mais ne se sent pas heureux du tout. Quant à Charlie, il est entouré de personnes qu’il pense être ses amis mais qui ont en fait pitié de lui (son patron, son professeur de lecture et d’écriture,…) mais se sent heureux et aimé, car malgré qu’il se sait bête, il ne sait pas ce qu’est l’intelligence dans un premier temps, et ne peut donc pas la regretter.

Ma lecture n° 8 : "Dracula"


STOKER (B.), "Dracula", L'École des loisirs,
coll. "Classiques abrégés",  Paris, 2005
QUATRIÈME DE COUVERTURE

Jonathan Harker, jeune clerc de notaire britannique, est envoyé par son étude dans un sinistre château de Transylvanie afin d'y négocier avec un certain comte Dracula l'achat d'une propriété en Angleterre. Il ne tarde pas à découvrir l'effroyable secret de son hôte : cette créature est un mort-vivant, un vampire qui repose dans un cercueil dont il sort la nuit pour étancher sa soif de sang - et le jeune homme devient son prisonnier.
Le comte Dracula part pour l'Angleterre, où il choisit pour première victime Lucy, amie de Mina, la fiancée de Jonathan, avant de s'attaquer à Mina elle-même...

Un roman gothique au procédé narratif novateur : lettres, extraits du journal de Jonathan, articles de presse, et même transcription d'enregistrements phonographiques !
La chasse au vampire est ouverte...



AVIS PERSONNEL

Je ne vais pas m'attarder sur mon avis personnel à proprement parler, car j'ai tout simplement adoré ce roman, et je ne ferai preuve d'aucune objectivité à son sujet. Par contre, je tiens à parler de ce concept d'"abrégé" que j'ai découvert avec cette lecture. Lorsque j'ai compris qu'il s'agissait du roman complet amputé de certains mots, certaines phrases, j'ai tout de suite été sceptique. J'avais peur de me lancer dans une lecture ennuyeuse et sans intérêt, d'autant que j'ai toujours eu envie de lire le "vrai" Dracula de Bram Stoker, et que j'avais par conséquent très peur d'être déçue. Au final, j'ai beaucoup apprécié cette lecture et je pense que j'aurais pu être un peu déçue de l'original, car j'ai beaucoup de mal avec les œuvres classiques en général, que je trouve trop longues, écrites de manière trop ancienne,... Bref, j'ai découvert un nouveau mode de lecture et je compte bien réitérer l'expérience.

COMPARAISONS

MEYER (S.), "Twilight, chapitre 1 : Fascination" - MEYER (S.), "Twilight, chapitre 2 : Tentation" -
MEYER (S.), "Twilight, chapitre 3 : Hésitation" - MEYER (S.), "Twilight, chapitre 4 : Révélation"

Même si l'histoire n'est absolument pas la même, je tiens à comparer l'oeuvre de Stoker à celle de Meyer, non pas au niveau de l'intrigue, mais bien à celui du personnage principal : le vampire. En effet, cette créature est, depuis quelques années, omniprésente dans les romans, mais aussi dans les films, bandes dessinées, etc.

Que nous en dit-on ? : Le vampire est une créature légendaire. Un mort-vivant qui, suivant différents folklores et selon la superstition populaire, se nourrit du sang des vivants afin d'en tirer sa force vitale. La légende du vampire puise ses origines dans des traditions mythologiques anciennes et diverses, et se retrouve dans toutes sortes de cultures à travers le monde. Diverses explications ont été avancées au fil du temps pour expliquer l'universalité du mythe du vampire, entre autres les phénomènes de décomposition des cadavres, les enfouissements vivants, des maladies telles que la tuberculose, la rage, etc., ou encore le vampirisme clinique affectant les tueurs en série qui consomment du sang humain. Des explications scientifiques, psychanalytiques ou encore sociologiques tentent de cerner la raison qui fait que ce mythe a tant perduré à travers les siècles. Ce personne sophistiqué du vampire des fictions modernes est apparu grâce à John Polidori ("The Vampyre", 1819), mais surtout à Stoker, qui a établi une l'image du vampire toujours populaire de nos jours, même s'il est assez éloigné de ses ancêtres folkloriques avec lesquels il ne conserve que peu des spécificités originelles.

La comparaison :


Ma lecture n° 7 : "Rollermania" + Sentiment personnel concernant la rencontre avec Brigitte Smadja

SMADJA (B.), "Rollermania", L'école des loisirs,
coll. "Médium",  Paris, 1999

QUATRIÈME DE COUVERTURE

« Elles étaient huit femmes à attendre l’événement qui devait bouleverser l’ordre immuable, conjurer la malédiction.
J’allais naître et j’étais un garçon. L’échographie était formelle. Un beau garçon, je pesais quatre kilos, et j’étais beau, forcément beau, et promis à être grand, fort, je naîtrais une perceuse à la main, j’étranglerais des serpents dans mon berceau, je me raserais à douze ans, je conduirais des motos à quinze, et à dix-sept, j’entrerais à Polytechnique. Un surmâle, en somme, qui vengerait enfin cette lignée de filles.
Je me regarde dans ce miroir et je ne m’aime plus.
Depuis plusieurs soirs, je ne dors pas sans me repasser le même film, celui que je connais par cœur depuis que je les entends tous, ou plutôt toutes, raconter au cours des repas familiaux l’histoire du 21 mars 1984, lorsque vers minuit, une catastrophe s’est abattue sur ma famille, et cette catastrophe, c’était moi. »

AVIS PERSONNEL

Je n'ai pas vraiment apprécié "Rollermania". J'ai été, au début, très fascinée par le personnage d'Alex : elle endure toute la souffrance de sa famille en s'habillant comme un garçon, en agissant comme un garçon, tout ça parce qu'elle devait être un garçon et que c'est ce que sa famille attendait avec impatience. Elle n'est coupable de rien mais simplement victime de sa généalogie, cependant elle arrive à supporter tout ce poids qu'on lui impose. Par contre, j'ai cessé de m'intéresser à elle, et par conséquent au roman tout entier, quand elle a enfilé une robe et des boucles d'oreilles pour aller à son rendez-vous. Elle qui était pour moi un modèle de courage, de force, qui me poussait à l'admirer, est devenue à mes yeux une travestie qui ne s'assume pas telle qu'elle est. Beaucoup de déception à ce moment-là, donc... et j'ai commencé à m'ennuyer ! Tellement qu'il me reste toujours les trois ou quatre dernières pages à lire.

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LA RENCONTRE AVEC BRIGITTE SMADJA (5 mars 2013)

Sa biographie :

Brigitte Smadja est née à Tunis, en 1955. Elle est auteure (littérature de jeunesse et pour adultes), directrice de la collection "Théâtre" (à l'École des loisirs) et professeure de français dans un lycée parisien. Elle a quitté la Tunisie avec sa famille à l'âge de huit ans et a vécu cet événement comme une injustice, ça l'a beaucoup marquée.


Mon ressenti sur le personnage : Brigitte Smadja, que j'imaginais aussi grande que son talent, est en fait une petite dame toute menue. C'est sans doute ce qui explique mon étonnement lorsqu'elle a commencé à parler et à répondre à nos questions... comment autant d'énergie peut-elle être stockée dans un si petit corps ?! En effet, dès son arrivée en classe, elle se lance dans un long monologue, avant de demander à l'un de nous de bien vouloir lui dire de se taire si elle parle trop ! Évidemment, hors de question de la faire taire ; je pense ne pas me tromper en disant que nous avons tous été subjugués par son charisme. Décidément, elle parle aussi bien qu'elle écrit ! Au final, Smadja est une personne sympathique, rieuse, loquace, mais également très franche. Elle dit tout ce qu'elle pense, et ce, pour notre plus grand bonheur.

Ce que j'améliorerais : Madame Smadja étant désireuse de répondre de façon (très) complète à nos questions, nous n'avons pas eu le temps de lui poser toutes celles que nous avions préparées, donc j'ai été un peu déçue. En effet, j'aurais préféré que les activités plus "ludiques" prennent moins de place dans la rencontre, même si j'ai adoré jouer Monsieur Théophile, l'un des personnages de "Il faut sauver Saïd" dans la saynette que nous lui avions préparée. J'aurais voulu pouvoir lui poser plus de questions - même non-préparées en classe - sur sa vie en tant qu'auteure, directrice d'une collection et professeure de français, puisque ces trois domaines me fascinent. D'autant plus que, j'en suis certaine, elle aurait répondu avec beaucoup de plaisir et de précision.

Globalement : J'ai beaucoup apprécié cette rencontre. Le principe de faire venir un auteur "juste pour nous" m'a beaucoup plu, et j'aimerais, si c'est possible, qu'il se réitère l'année prochaine, même si je doute fort que ce soit possible. Par contre, je compte adopter ce projet lorsque je serai moi-même enseignante car je trouve que lorsque l'on rencontre un auteur, on lit ses livres d'une toute autre façon. Un projet adopté à 100% par moi, donc... surtout quand la personne invitée a un tempérament tel que celui de Madame Smadja ! Un tout grand merci à Madame Centi de m'avoir fait vivre cette expérience.

jeudi 28 mars 2013

Ma lecture n°6 : "L'affaire Jennifer Jones"

CASSIDY (A.), "L'affaire Jennifer Jones",
éditions Milan, coll. "Macadam",  2004

QUATRIÈME DE COUVERTURE


Au moment du meurtre, tous les journaux en avaient parlé pendant des mois. Des dizaines d’articles avaient analysé l’affaire sous tous les angles. Les évènements de ce jour terrible à Berwick Waters. Le contexte. Les familles des enfants. Les rapports scolaires. Les réactions des habitants. Les lois concernant les enfants meurtriers. Alice Tully n’avait rien lu à l’époque. Elle était trop jeune. Cependant, depuis six mois, elle ne laissait passer aucun article, et la question sous-jacente restait la même : comment une petite fille de dix ans pouvait-elle tuer un autre enfant ?

Alice Tully, 17 ans, jolie, cheveux coupés très court. Étudiante, serveuse dans un bistrot. Et Frankie, toujours là pour elle.
Une vie sans histoire.
Mais une vie trop lisse, sans passé, sans famille, sans amis. Comme si elle se cachait.
Comme si un secret indicible la traquait…


AVIS PERSONNEL

Je me suis lancée dans la lecture de ce roman sans grande conviction. En effet, nous avions déjà commencé à en parler en cours de littérature de jeunesse, et je me souviens très bien que Soukaïna disait avoir été déçue d’apprendre très tôt que J.J. et Alice étaient la même personne. Me basant sur son avis, je partais avec un énorme préjugé : toute l’intrigue était dévoilée dès le début, j’allais m’ennuyer…

Finalement, j’ai été absorbée dans ma lecture comme je l’avais rarement été. Au fil du récit, je me suis d’abord attachée à Alice, et puis, malgré moi, à Jennifer, et j’avais envie d’en connaître plus sur elles. Je dois cependant avouer que j’ai été un peu déçue de la fin… J’aurais voulu en savoir plus sur la nouvelle vie de Jennifer/Alice en tant que Kate Rickman, car j’espérais vraiment qu’elle s’en sorte et que l’opinion publique admette son droit à une seconde chance.


PISTES PÉDAGOGIQUES

Bien que le thème de la "seconde chance" pour les criminels soit à aborder plus amplement dans le cadre d'un cours de morale, je pense qu'il peut également susciter le débat en cours de français. En effet, pourquoi ne pas débattre de cela en classe ; il est possible de scinder la classe en deux groupes : les "pour" et les "contre". Chaque groupe devra donner 3 arguments en faveur de son point de vue à l'autre groupe et le débat partirait comme cela. Ensuite, il serait intéressant de demander aux élèves de rédiger individuellement un texte argumentatif à propos de leur propre opinion sur le sujet.

On peut également demander aux élèves de faire une
comparaison entre la vie de Jennifer Jones et celle d'Alice Tully : quels en sont les points communs ? les différences ? - À travailler éventuellement lors d'une séquence de leçons sur la description d'un personnage.