vendredi 29 mars 2013

Ma lecture n° 7 : "Rollermania" + Sentiment personnel concernant la rencontre avec Brigitte Smadja

SMADJA (B.), "Rollermania", L'école des loisirs,
coll. "Médium",  Paris, 1999

QUATRIÈME DE COUVERTURE

« Elles étaient huit femmes à attendre l’événement qui devait bouleverser l’ordre immuable, conjurer la malédiction.
J’allais naître et j’étais un garçon. L’échographie était formelle. Un beau garçon, je pesais quatre kilos, et j’étais beau, forcément beau, et promis à être grand, fort, je naîtrais une perceuse à la main, j’étranglerais des serpents dans mon berceau, je me raserais à douze ans, je conduirais des motos à quinze, et à dix-sept, j’entrerais à Polytechnique. Un surmâle, en somme, qui vengerait enfin cette lignée de filles.
Je me regarde dans ce miroir et je ne m’aime plus.
Depuis plusieurs soirs, je ne dors pas sans me repasser le même film, celui que je connais par cœur depuis que je les entends tous, ou plutôt toutes, raconter au cours des repas familiaux l’histoire du 21 mars 1984, lorsque vers minuit, une catastrophe s’est abattue sur ma famille, et cette catastrophe, c’était moi. »

AVIS PERSONNEL

Je n'ai pas vraiment apprécié "Rollermania". J'ai été, au début, très fascinée par le personnage d'Alex : elle endure toute la souffrance de sa famille en s'habillant comme un garçon, en agissant comme un garçon, tout ça parce qu'elle devait être un garçon et que c'est ce que sa famille attendait avec impatience. Elle n'est coupable de rien mais simplement victime de sa généalogie, cependant elle arrive à supporter tout ce poids qu'on lui impose. Par contre, j'ai cessé de m'intéresser à elle, et par conséquent au roman tout entier, quand elle a enfilé une robe et des boucles d'oreilles pour aller à son rendez-vous. Elle qui était pour moi un modèle de courage, de force, qui me poussait à l'admirer, est devenue à mes yeux une travestie qui ne s'assume pas telle qu'elle est. Beaucoup de déception à ce moment-là, donc... et j'ai commencé à m'ennuyer ! Tellement qu'il me reste toujours les trois ou quatre dernières pages à lire.

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LA RENCONTRE AVEC BRIGITTE SMADJA (5 mars 2013)

Sa biographie :

Brigitte Smadja est née à Tunis, en 1955. Elle est auteure (littérature de jeunesse et pour adultes), directrice de la collection "Théâtre" (à l'École des loisirs) et professeure de français dans un lycée parisien. Elle a quitté la Tunisie avec sa famille à l'âge de huit ans et a vécu cet événement comme une injustice, ça l'a beaucoup marquée.


Mon ressenti sur le personnage : Brigitte Smadja, que j'imaginais aussi grande que son talent, est en fait une petite dame toute menue. C'est sans doute ce qui explique mon étonnement lorsqu'elle a commencé à parler et à répondre à nos questions... comment autant d'énergie peut-elle être stockée dans un si petit corps ?! En effet, dès son arrivée en classe, elle se lance dans un long monologue, avant de demander à l'un de nous de bien vouloir lui dire de se taire si elle parle trop ! Évidemment, hors de question de la faire taire ; je pense ne pas me tromper en disant que nous avons tous été subjugués par son charisme. Décidément, elle parle aussi bien qu'elle écrit ! Au final, Smadja est une personne sympathique, rieuse, loquace, mais également très franche. Elle dit tout ce qu'elle pense, et ce, pour notre plus grand bonheur.

Ce que j'améliorerais : Madame Smadja étant désireuse de répondre de façon (très) complète à nos questions, nous n'avons pas eu le temps de lui poser toutes celles que nous avions préparées, donc j'ai été un peu déçue. En effet, j'aurais préféré que les activités plus "ludiques" prennent moins de place dans la rencontre, même si j'ai adoré jouer Monsieur Théophile, l'un des personnages de "Il faut sauver Saïd" dans la saynette que nous lui avions préparée. J'aurais voulu pouvoir lui poser plus de questions - même non-préparées en classe - sur sa vie en tant qu'auteure, directrice d'une collection et professeure de français, puisque ces trois domaines me fascinent. D'autant plus que, j'en suis certaine, elle aurait répondu avec beaucoup de plaisir et de précision.

Globalement : J'ai beaucoup apprécié cette rencontre. Le principe de faire venir un auteur "juste pour nous" m'a beaucoup plu, et j'aimerais, si c'est possible, qu'il se réitère l'année prochaine, même si je doute fort que ce soit possible. Par contre, je compte adopter ce projet lorsque je serai moi-même enseignante car je trouve que lorsque l'on rencontre un auteur, on lit ses livres d'une toute autre façon. Un projet adopté à 100% par moi, donc... surtout quand la personne invitée a un tempérament tel que celui de Madame Smadja ! Un tout grand merci à Madame Centi de m'avoir fait vivre cette expérience.

2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Je suis ravie que cette rencontre t'ait donné l'envie de lire davantage de livres de l'auteur ! C'est en effet un des objectifs poursuivis... Et, oui, je suis d'accord avec toi, il est souvent enthousiasmant de sortir du cadre que l'on s'est imposé... mais le temps, le temps,... Ah la la !

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