mercredi 12 décembre 2012

Ma lecture n°5: "La ballade de Cornebique"

MOURLEVAT (J.-C.), "La ballade de Cornebique",
Foli Junior, coll. "Gallimard Jeunesse", 2009


QUATRIÈME DE COUVERTURE

Si vous aimez les boucs, le banjo et les charlatans, les concours d'insultes et les petits loirs qui bâillent tout le temps, alors laissez-vous emporter dans la folle cavale de l'ami Cornebique.






LA PREMIÈRE IMPRESSION

Ça, c'est ce qu'on appelle un "résumé". Je le lis à voix haute sans m'en apercevoir quand j'entends mon petit frère (Tom, 9 ans) me dire "Oohhh ça a l'air trop bien !". Alors là, je déchante... évidemment, j'avais déjà bien compris le sens du terme "littérature de jeunesse" quand j'ai pris connaissance de la quatrième de couverture, mais de là à ce que mon petit frère - 12 ans de moins que moi - trouve ça trop bien... pfff.

Je me lance, malgré moi et malgré tous mes préjugés... parce que je n'ai pas le choix. Les univers "bisounours-papillons-petites fleurs", très peu pour moi !

L'APRÈS LECTURE

Eh bien là, contrairement à d'autres ouvrages de littérature de jeunesse - "Le Bon Gros Géant", de Dahl, par
exemple - qui ne me faisaient pas du tout envie mais que j'ai appris à apprécier au fur et à mesure des pages, pas de surprise. "La ballade de Cornebique" ne me tentait pas et je ne l'ai pas apprécié. Je constate qu'en fait, je ne suis pas faite pour la littérature de jeunesse qui traite d'animaux parlants, d'histoires d'amour,... mais plutôt pour celle qui traite de périples fantastiques, à travers des paysages magnifiques et merveilleux (certains diront que c'était le cas ici, mais je ne me suis pas sentie transportée comme dans "La rivière à l'envers", par exemple). Bref, je l'ai lu et en suis heureuse, parce que j'ai appris à apprécier la lecture en réseau et je m'y remettrai, pour moi (pas dans le cadre d'un cours, donc), mais je choisirai un auteur de littérature générale et pas de littérature de jeunesse.


PISTES PÉDAGOGIQUES

Je trouve qu'il pourrait être intéressant d'envisager ce roman dans le cadre d'initiation aux hypothèses de lecture, dans des classes de première secondaire. En effet, les premiers chapitres ne nous apprennent vraiment pas grand chose sur la suite du récit, et je suis certaine que ce public pourrait se montrer très intéressé par ce genre d'histoire.

Mon petit frère - je sais, j'en parle beaucoup (trop) - ayant l'air assez intrigué par ce roman, j'ai décidé de lui faire vivre l'expérience (bien qu'il ne soit pas encore en première secondaire). Il s'est d'abord montré un peu réticent, car il avait simplement envie que je lui lise une histoire et pas forcément de devoir y réfléchir ou émettre des hypothèses sur la suite des événements. Voici donc ce qu'il en est ressorti :

Après lecture du chapitre 1 :

"Cornebique va marcher jusqu'à une autre ville où il va rencontrer un autre bouc qui deviendra son ami et il ne sera plus musicien mais bricoleur (enfin, il fera toujours un peu de musique quand-même). Lui et son nouvel ami se trouveront une petite copine dans cette nouvelle ville et y vivront heureux."

Après lecture du chapitre 2 : 

"Cornebique marchera quelques kilomètres (et pas quatorze millions de kilomètres comme il l'a dit), trouvera une nouvelle ville, ensuite un ami et lui demandera s'il est le seul habitant de cette ville. Celui-ci lui répondra : "C'est la ville qui a été attaquée par les Griffues, et je suis l'un des seuls survivants". Cornebique lui dira de vite s'en aller ; ils iront dans une autre ville pas trop loin et trouveront chacun une petite copine, et le petit garçon (qui aura déjà grandi) trouvera une copine aussi."

... Malheureusement, Tom et moi ayant été overbookés (comme il le dit si bien), n'avons plus eu le temps de continuer cet exercice, mais il s'est finalement montré très intéressé et très investi, se souciant d'imaginer du mieux possible la suite de l'histoire. Il est très impatient que nous lisions ensemble les prochains chapitres, et nous ne manquerons pas de le faire !

dimanche 9 décembre 2012

Ma lecture n°4: "La rivière à l'envers, tome 1: Tomek"

MOURLEVAT (J.-C.), "La rivière à l'envers, tome 1: Tomek",
Pocket Jeunesse, 2000
QUATRIÈME DE COUVERTURE

Tomek, un orphelin de 13 ans, tient la petite épicerie de son village. Un soir, une jeune fille entre dans sa boutique et lui demande s'il vend de "l'eau de la rivière Qjar". "C'est l'eau qui empêche de mourir", dit-elle.
Ainsi commence, pour le garçon, un immense voyage qui va le conduire à la forêt de l'Oubli, au village des Parfumeurs, sur l'Île Inexistante...
Parviendra-t-il à retrouver Hannah, à l'autre bout du monde, là où coule, à l'envers, cette rivière fabuleuse ?








LA PREMIÈRE IMPRESSION

La première de couverture est juste... "waow" ! C'est magnifique ! Je suis tout de suite attirée par une couverture pleine de belles couleurs. Quant au titre, il est bizarre donc il me plaît. Pour une fois, je m'aventure dans la lecture d'une oeuvre de jeunesse sans préjugé.

L'APRÈS LECTURE

J'ai sorti la tête du roman après une apnée de 2 heures dans ce monde magnifique - ou plutôt ceS mondeS magnifiqueS - et j'étais enchantée ! Il faut dire que je l'ai lu hier et franchement, mon état d'esprit n'était pas bon ; j'étais malade, j'ai fait 3000 allers-retours pour récupérer et déposer des documents de recensement d'heures de stage, des corrections d'interrogations, des papiers de rétribution de maîtres de stage,... "La rivière à l'envers" m'a véritablement fait du bien, m'a soulagée et relaxée entre deux trajets de train, deux trajets de bus ou deux rendez-vous pas super alléchants. Je le redis, j'ai été agréablement surprise, et étonnée d'avoir autant apprécié cette histoire, et je pense que ma journée super barbante d'hier nécessitait un roman comme celui-là, pour me faire rêver un peu.

Un élément m'a un peu déçue ; il s'agit de l'âge des héros. Courageux ou pas, je les ai trouvés bien trop jeunes pour une aventure pareille ! Alors ok, avec tous les éléments fantastiques et merveilleux qui étaient présents, l'âge n'a pas grande importance et n'est qu'un détail, mais quand-même... je trouve que ça rendait tout ça bien moins crédible. Si Tomek avait eu 18 ans et Hannah 16 ans, j'aurais peut-être pu mieux me mettre dans leur peau.


LA COMPARAISON

MOURLEVAT (J.-C.), "La rivière à l'envers, tome 2: Hannah",
Pocket Jeunesse

La quatrième de couverture :

"Dans La rivière à l'envers, Tomel nous entraînait dans son incroyable quête: trouver la rivière Qjar et son eau qui empêche de mourir. Nous marchions avec lui sur les pas de Hannah. Cette fois-ci, c'est Hannah elle-même qui raconte son voyage sur la vertigineuse Route du Ciel, puis à travers le désert. Son récit nous fait découvrir des contrées nouvelles, mais on y retrouve aussi des voyages connus: la Forêt de l'Oubli, la prairie, l'océan,..."








Mon avis :

Ayant beaucoup apprécié le tome 1, j'attendais évidemment beaucoup du tome 2... mais j'en sors avec un avis mitigé.

Bien que Mourlevat ait encore réussi à me faire voyager dans un monde magnifique et à me faire apprécier
des personnages plus fabuleux les uns que les autres, j'ai trouvé que ce deuxième tome était excessivement répétitif. Je m'y attendais, quand j'ai découvert qu'il s'agissait simplement de la même histoire du point de vue d'Hannah, mais je crains que l'auteur ait voulu à tout prix nous offrir une "suite" à cause du succès de "Tomek". J'aurais préféré une "vraie" suite à une histoire expliquée différemment, mais il n'en reste pas moins que ce roman a réussi à me faire oublier la routine quotidienne le temps de quelques heures, et c'est le principal.

Histoire qu'on n'aie pas l'impression que je cherche absolument à critiquer chaque oeuvre de manière négative, je tiens à parler d'un passage qui m'a profondément marquée, et auquel je repense encore aujourd'hui : l'aventure que Hannah vit dans le désert. Ce genre d'aventure me touche et me pousse à me mettre à la place de la personne concernée. Aurais-je finalement accepté de suivre la petite caravane ? Serais-je restée aussi longtemps dans ce monde "imaginaire" ou aurais-je simplement voulu savoir si ce petit garçon était réellement capable de me faire voir la vie que je pourrais avoir ? ... Un passage qui m'a complètement fait rêver !

vendredi 7 décembre 2012

Ma lecture n°3: L'enfant Océan

MOURLEVAT (J.-C.), "L'enfant Océan", Pocket Jeunesse, 1999
QUATRIÈME DE COUVERTURE

Une nuit, Yann réveille ses six frères aînés, tous jumeaux. Il faut fuir : leur père a menacé de les tuer. Irrésistiblement attirés par l'Océan, les sept enfants marchent vers l'Ouest.
De l'assistante sociale au routier qui les prend en stop, du gendarme alerté de leur disparition à la boulangère qui leur offre du pain, chacun nous raconte à sa façon un peu de leur incroyable équipée.




LA PREMIÈRE IMPRESSION

Alors, après avoir fait un rapide bilan, je me rends compte qu'on a trois livres de Mourlevat à avaler cette année... du coup, j'ai peuuuur ! Ben oui, si je n'aime pas le premier, vas-je vraiment avoir envie de lire les deux autres? Grosse pression. Il faut aussi avouer que je ne suis pas une grande fan de littérature de jeunesse, donc je ne suis pas vraiment impatiente. Pourtant... après avoir lu la quatrième de couverture, je me sens irrésistiblement attirée par les unpeuplusdecentcinquantepages que je tiens entre les mains ! Eh bien, dans ce cas... on se lance et on arrête les préjugés !

L'APRÈS LECTURE

Si quelqu'un me demandait de définir le terme "avis mitigé", ma réponse serait "L'enfant Océan". Je ne me souviens pas avoir déjà ressenti une telle incertitude à propos d'un autre roman. Tous les évènements et tous les personnages m'ont inspiré aussi bien de l'enthousiasme que de la déception !

- La référence plus que flagrante au conte "Le Petit Poucet" : Ce conte est l'un de mes préférés, d'où ma réjouissance à l'idée de le découvrir à travers la plume (ou plutôt, le clavier) d'un autre. Sur ce coup-là, très cher Jean-Claude, le contrat est rempli ! J'ai aimé le fait que les éléments principaux du Petit Poucet soient gardés et mis en valeur, tout en étant retranscrits à la sauce "21ème siècle". Par contre, un élément m'a gênée - un élément infime, certes - et troublée; pourquoi avoir parlé de la présence d'une pancarte "Chez Perrault" à l'entrée de la ferme des Doutreleau ? Certains diront que j'exagère, et c'est peut-être vrai, mais malheureusement, ce petit clin d'oeil était trop explicite pour moi, et il a suffi à me déconcentrer de toutes les autres jolies références subtilement intégrées.

- Les intervenants : Ils sont, pour moi, essentiels à l'histoire, tout simplement parce que je suis convaincue que je n'aurais pas accroché si le roman n'avait pas été polyphonique. Par contre, j'aurais aimé qu'il y ait plus d'opposants ! Ces 7 petits garçons avaient une vie horrible avec leurs parents, pourquoi, à peine sortis de chez eux, toutes les personnes présentes sur leur chemin seraient-elles généreuses, attentives et compréhensives ? Trop "idéal" pour moi, tout ça !

- Yann : Ce petit garçon m'a émue dès le début; intelligent mais puni à cause de ses bons résultats, vif et bavard mais muet, jeune mais plus mature que tous ses frères aînés,... Un petit bonhomme bien mystérieux qu'on a tout de suite envie de rassurer. Mais (parce que oui, évidemment, il y a un "mais")... à la découverte de la vraie raison de son désir de fuite, je le perçois comme égoïste d'un coup ! Alors d'accord, les chatons symbolisent les enfants, bla bla bla. N'empêche que quand il avoue à son frère pourquoi il l'a emmené (ainsi que les 5 autres) tout droit vers l'Océan à travers toutes ces péripéties, je ne l'aime plus du tout ! Il était mature, intelligent, rusé, et je le vois maintenant comme manipulateur. Bref, grosse déception.

PISTES PÉDAGOGIQUES

La première approche qui me vient en tête est, évidemment, de faire lire "L'enfant Océan" à des élèves dans le cadre d'une leçon sur le conte. Cela leur permettrait non seulement de prendre conscience que les contes, ce n'est pas juste Perrault, Grimm, etc., mais aussi de pouvoir comparer ces fameux inconditionnels qui ont bercé notre enfance (ainsi que celle de nos parents, grands-parents,...) à des contes plus récents, plus actuels.

Une seconde approche pourrait être le schéma actanciel. En effet, lui aussi est souvent enseigné lors de séquences sur le conte, donc encore une fois, une jolie façon de casser la routine du Petit Chaperon Rouge, de Barbe Bleue et de tous leurs camarades.

jeudi 18 octobre 2012

Ma lecture n°2: Junk


BURGESS (M.), "Junk", Gallimard Jeunesse, coll. "Folio"


QUATRIÈME DE COUVERTURE


Entre un père violent et une mère alcoolique, la vie de Nico est intolérable. Une seule issue: fuir. Fuir avec Gemma, son amie, qui le suit comme par défi. Mais que faire, à quatorze ans, sans ressources, dans les rues d'une grande ville? Les deux adolescents rejoignent un squat et, très vite, sont pris dans l'engrenage de la drogue... Le jour où ils acceptent de l'héroïne, ils deviennent, sans en être encore conscients, des junkies.
Dans ce roman encensé par la critique internationale, Melvin Burgess dépeint avec un réalisme saisissant, sans complaisance ni moralisme, les facettes d'un drame contemporain. Une lecture bouleversante et essentielle, car "il est préférable que les jeunes n'entendent pas parler de drogue pour la première fois le jour où quelqu'un essaiera de leur en vendre"





LA PREMIÈRE IMPRESSION

Ce que j'ai pensé en regardant la première de couverture, c'est ce que je pense dès que je vois un roman qui parle du rapport jeunes-drogue ; un grand "Ouiiiiiiiiiiii !". Soyons sincères, je pense que 85% des jeunes ont un contact au moins une fois dans leur vie avec la drogue (douce ou dure). On a trop vite l'impression qu'il faut vivre une vie de débauche, dans une ville de débauche, avec des débauchés, pour connaître ce problème... Eh ben non ! Voilà la raison pour laquelle j'aime ce genre d'histoire ; on comprend que personne n'est à l'abri.

Inutile de dire, donc, que je me réjouissais de commencer ma lecture...

L'APRÈS LECTURE

Mon dieu, comme je ne m'étais pas trompée ! J'ai dévoré ce roman en quelques heures, vite fait, bien fait. Puis évidemment, comme à chaque fois... j'ai regretté. Il faut que je me mette en tête que lorsque j'aime un roman, je ne suis pas obligée de me lancer dans une tentative de record du monde de vitesse de lecture; trop de frustration après !

J'ai adoré. Tout d'abord, j'ai trouvé les personnages (et leur parcours respectif) plutôt réalistes. Nico n'avait pas de chance dès le début, avec une mère alcoolique et bonne à rien, un père bien violent,... La fuite était sa seule issue, en effet, et j'ai aimé le fait qu'on ne le dépeigne pas comme un gros dur qui veut vivre sa vie en solitaire, mais bien comme un pauvre garçon timide, sympa, à qui on peut facilement s'identifier, et qui fugue tout simplement parce qu'il n'a plus d'autre choix. Quant à Gemma, elle pourrait être notre petite soeur, notre voisine... voir nous-même ! Qui ne s'est jamais dit, à quatorze ans, après une bonne grosse dispute avec ses parents: "Je me casse d'ici, j'en ai marre, ils vont voir de quoi je suis capable et puis quand je reviendrai, ça se passera autrement" ?

Le fait que ce soit un roman polyphonique a, je pense, contribué à l'intérêt de l'histoire. Être toujours dans la tête de l'un ou l'autre aurait fini par m'ennuyer, sans doute. J'ai aimé l'écriture changeante de l'auteur, selon le personnage qui donnait son point de vue.

Bref, j'ai vraiment adoré l'histoire... Le seul personnage qui me dérangeait était Lily, mais je crois qu'elle aura dérangé tout le monde. D'un autre côté, une droguée qui plane à longueur de journée et qui vit dans son monde, ça ne plaît à personne quand on n'est pas dans le même état !


LA COMPARAISON

La comparaison inévitable (qui plaira sans doute à Mme Centi, pour l'originalité, HUM), c'est "L'herbe bleue". Le journal d'une jeune fille qui petit à petit, sombre elle aussi dans la drogue. Avec une fin moins "happy end" mais c'est tant mieux (enfin, triste pour elle et ses proches...). Les jeunes réalisent mieux le danger que tout cet univers représente quand le "héros" meurt à la fin. Enfin, ça reste mon avis...

La quatrième de couverture :

"L'herbe bleue" est le journal intime d'une jeune droguée de quinze ans.
Cet ouvrage ne prétend pas décrire le monde de la drogue chez les jeunes. Il n'apporte aucune solution à ce problème. C'est une chronique personnelle, spécifique, qui, en tant que telle, permettra peut-être de comprendre un peu l'univers de plus en plus compliqué dans lequel nous vivons.
Les noms, les dates, les lieux et certains évènements ont été changés, selon le désir de toutes les personnes mêlées à ce récit.


Je ne peux pas résister à l'envie de penser également à ce film génial qu'est "Trainspotting" !
Si vous ne l'avez pas vu, un petit conseil... voyez-le ! La bande-annonce dit tout.


Ma lecture n°1: Sobibor


MOLLA (J.), "Sobibor", Gallimard Jeunesse, coll. "Folio", 2003


QUATRIÈME DE COUVERTURE


Emma est une jeune fille atteinte d'anorexie. Appréhendée dans un supermarché pour vol, elle ne peut qu'expliquer: "Je l'ai fait pour qu'on m'arrête."
Pourtant, Emma veut savoir, Emma veut comprendre. "Sobibor", ce nom, prononcé par sa grand-mère polonaise peu avant sa mort, lui apportera plus que de simples réponses.

Dans ce récit mettant en scène une adolescente aux prises avec des réalités qui la dépassent, Jean Molla revient sur un des épisodes les plus tragiques du siècle dernier.
Ce roman, au succès critique et populaire, a été récompensé par plus de dix prix littéraires et a été traduit en six langues. 





LA PREMIÈRE IMPRESSION

Première partie: OK, on nous parle d'une jeune fille anorexique dont ce n'est apparemment pas le seul problème, ça m'intéresse, j'ai envie de savoir ce qui a fait qu'elle en est arrivée là et comment elle va faire pour s'en sortir (si elle s'en sort). De plus, "Sobibor", voilà qui est énigmatique, un nom bien mystérieux qui donne envie d'en savoir plus !

Deuxième partie: Waow, plus de dix prix littéraires, mais qu'est-ce que j'attends pour l'ouvrir, ce livre ?! Eh ben là, il y a un hic ! "[...] un des épisodes les plus tragiques du siècle dernier [...]". Oh non, dites-moi que ce n'est pas ce que je pense... pas encore la guerre, pitiéééé, on nous bassine avec ça depuis des années ! Depuis l'école primaire on reçoit des survivants qui témoignent, on visite des camps, on fait des travaux de recherche, on regarde des films... Franchement, je n'en peux plus, cette guerre, j'ai carrément l'impression de l'avoir vécue, tellement je la connais !

L'APRÈS LECTURE

Après avoir pris mon courage à deux mains (oui parce que là, j'avais compris le sens du terme "lecture obligatoire", je n'avais plus aucune envie de le lire, ce roman !)... eh bien, je dois avouer que j'ai plutôt aimé! Il ne faut pas rêver, ça ne sera jamais mon livre préféré, mais je l'ai lu jusqu'au bout, et avec plus de plaisir que ce que je pensais !

Je pense que ce qui a fait que je l'ai toléré (oui, voilà le mot), c'est la combinaison de deux histoires. Je ne dirais pas que le journal du fameux Jacques Desroches m'a vraiment émue (enfin, bien sûr qu'il m'a émue, on ne peut pas ne pas l'être quand on nous raconte des choses pareilles, sauf que je les avais déjà entendues des centaines de fois !), mais le fait de savoir que je le découvrais comme Emma l'avait découvert apportait un peu de piment... Et puis, il faut bien avouer qu'en se mettant à la place de Mamouchka, on ne peut être que perturbé(e) ! Est-ce que je serais partie, à sa place? Est-ce que je serais restée tout en feignant de ne pas savoir ce qui se passait à Sobibor, comme elle l'a fait? ...

En résumé, je vais citer un passage du texte de Jean Molla (qui se trouve à la fin du roman) et qui définit assez bien ce que j'ai ressenti à la fin de ma lecture, et ce pourquoi j'ai finalement lu avec plus d'intérêt que prévu :

"[...] Alors, un livre de plus sur les camps? entendra-t-on peut-être. On en a déjà tellement parlé... Ce n'est pas qu'un livre sur les camps, précisément. C'est un livre sur l'après. Sur la mémoire. Sur le mensonge. Sur cette lame de fond qui n'en finit pas d'avancer. Sur le silence. [...] Quel rapport entre les camps et l'anorexie? Aucun, évidemment. Seulement, il arrive parfois que la petite histoire croise les chemins de la grande histoire. Celle qui s'écrit, dit-on, avec un H majuscule. Au coeur des êtres comme au coeur du temps humain, des secrets que l'on s'efforce d'escamoter. Des abîmes de noirceur. Ce livre pour essayer de les dissiper."

LA COMPARAISON


MERLE (R.), "La mort est mon métier", Gallimard, coll. "Folio"

Dès la lecture des premières lignes du journal de Jacques Desroches, j'ai pensé à un livre que j'avais dû lire pour l'école il y a quelques années, et qui m'avait particulièrement touchée et révoltée. Âmes sensibles, s'abstenir ! C'est "La mort est mon métier", de Robert Merle. Il s'agit d'une espèce de biographie de Rudolf Lang (qui s'appelait en fait Rudolf Hoess), le commandant du camp d'Auschwitz.





La quatrième de couverture:

"Le Reichsfürher Himmler bougea la tête, et le bas de son visage s'éclaira...
- Le Fürher, dit-il d'une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe.
Il fit une pause et ajouta:
- Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche.
Je le regardai. Il dit sèchement:
- Vous avez l'air effaré. Pourtant, l'idée d'en finir avec les Juifs n'est pas neuve.
- Nein, Herr Reichsfürher. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu'on ait choisi..."

dimanche 7 octobre 2012

Les 5 commandements du carnet de lecture/écriture

  1. Personnel, utile et fonctionnel ton carnet sera
  2. Ton carnet tu partageras
  3. Par écrit ou sur la toile tu publieras
  4. D'écrire avec qualité tu tâcheras
  5. Toutes ces choses ton carnet contiendra:
    • liens, comparaisons avec d'autres objets culturels
    • idées de leçons ou de séquences
    • citations
    • hypothèses de lecture
    • avis de lecture